Ma Guadeloupe, ma diversité revisitée
An té pati dépi lontan (Je suis parti depuis longtemps)
Aye chéché lanmou épi lagan (dans l'espoir de trouver l'amour et la richesse)
San chéché sav ki moun mwen yé ( sans chercher à savoir qui je suis)
É an ped’ sans an mwen é lespwi an mwen, a pa jé (J'ai perdu mon esprit, le sens de la vie, sincèrement)
Je reviens ici
Corps défraîchi, âme fragmentée et en sursis
Emmaillotés et avachis
Ombre ensorcelée dans mes débris
Entre le coït et le Cocyte
Mon désespoir n’avait pas de nom
Je me retrouve là
Sur le plus haut des monts
Où s’arrêtent les oiseaux
L’élénie siffleuse, la paruline jaune joyeuse
Dans le bleu vert du grand étang
Où s’étend un soleil sombre éclatant
Un héliconia rouge renversant
Mes rêves noirs transparents
Je me retrouve là
Entre terre et mer
Devant le gommier blanc
Ce grand piroguier des Caraïbes
Ce grand chasseur aux bois d’encens
Ce grand proche du firmament
Je me retrouve là
Dans un grand cul de sac marin
Par delà l’ombre et la lumière
Par delà la mangrove, mon miroir d’hier
Par delà les pétroglyphes laissés par mes frères
Par delà la Soufrière, son paysage volcanique lunaire
Cette vieille dame sulfureuse, légère
Je me retrouve là
Sur les chemins des bains jaunes à ma Découverte
Un monde archipélagique, arc ciel de couleurs
Des routes traversées, d’une symphonie douceur
Une diversité revisitée, paix ultime d’un ailleurs
E dépi mwen la (depuis je suis là )
Cé esans an mwen ki sans an mwen kè mwen trouvé (C'est mon essence, sens à ma vie que j'ai trouvé)
Cé lespwi a lanati ki lespwi a lavi ka chanté, (c'est l'esprit à la nature qui est l'esprit de la vie qui chante)
Adan ké an mwen, a pa jé ( au plus profond de moi, sincèrement)
Thierry Aricique